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Notes Lunatiques
19 novembre 2009

Le hérisson et le camélia

Ouais, je sais, ça fait un moment. Je suis ces jours-ci accaparée par un bras de fer contre un virus hivernal, comme on dit on ne peut pas être à la fois au four et au vaccin. (Blague pourrie du jour, Done.) Et avant qu’on me pose la question pour la 33è fois (ah, ça racle la gorge), NON ce n’est pas la grippe A.

 

Je m’offre un petit interlude dans mon quotidien de sale reniflarde potentiellement contagieuse, pour partager avec vous le livre que je viens de finir. Ce n’est pas la révélation du siècle, puisqu’il s’agit de l’élégance du hérisson, best-seller français du moment et bardé de prix à ne plus avoir de place en quatrième de couverture pour les inscrire. Rien que pour le plaisir d’être à contre-courant, j’avais décidé de ne pas l’acheter, mais j’aimais bien la bouille de Josiane Balasko dans l’adaptation en film, et j’avoue, j’ai craqué. Me voilà donc un bon mouton, qui a envie de parler littérature, la cervelle encore fumante de l’émotion des dernières pages.

 

h_risson

L’histoire, déjà, pour ceux qui ne connaissent pas encore : l’élégance du hérisson, c’est les réflexions croisées de deux habitantes d’un immeuble, respirant à plein nez la froide et hautaine bourgeoisie parisienne, et toutes les névroses qui vont avec. La première est la concierge de l’immeuble ; vieille, laide, ronchon, solitaire, et tout ce que vous pourrez imaginer chez une concierge, elle s’efforce depuis trente ans de correspondre à l’archétype de sa profession pour cacher une étonnante double vie : le temps qu’elle ne passe pas à sortir les poubelles de ses employeurs, elle le consacre à s’imbiber de culture et à s’élever à un niveau d’instruction qu’ils n’auront jamais eux-mêmes. La deuxième est la petite fille vivant au quatrième. Surdouée parmi les surdoués, elle a d’ores-et-déjà compris l’ineptie de la vie d’adulte. Elle s’est donc donnée jusqu’à la fin de l’année scolaire pour rapporter dans un journal pensées profondes et expériences du monde intéressantes, histoire de vérifier qu’il n’y a vraiment rien qui vaille la peine de continuer cette existence auxquels ses parents s’acharnent si futilement à donner un sens à coups de grandes ambitions. Si rien de neuf, le jour de ses 13 ans, elle se suicidera.

 

A quoi s’attend-on, dans ce beau programme ? Humhum, la remise en cause du secret de la concierge, bien sûr. Et est-ce que la gamine se suicidera ? Au style de la quatrième de couverture et des premières pages, ça sent aussi les monologues philosophico-intellectuels à plein nez. Et ça, vous n’y couperez pas.

De part ses personnages eux-mêmes, et de part le propos, on va vite tomber dans les grandes questions existentielles et autres digressions alambiquées. Pour un roman critiquant l’insipidité de riches trop satisfaits de leur éducation, ça peut laisser penser que c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Après, ‘faut voir. Il y a des digressions qui en valent la peine.

Et là où notre hérisson gagne, c’est que ce n’est pas de belles tournures pour brasser du vide ; il utilise la beauté de la langue pour porter des idées, ce qui est pour qui y est sensible ma foi fort délectable. Mais la qualité de l’essai philosophique fait le grand défaut du roman. Pour avoir vu la bande annonce du film, je l’attendais, moi, le grand chamboulement qui allait mettre le zouk là-dedans, et peut-être empêcher une gamine de se buter aux somnifères. Et ben… Disons juste que le temps de positionner les personnages et leurs penchants philosophiques, le livre est bieeen entamé.

Bien que tout aussi méditative, la deuxième parie est donc beaucoup plus intense. Il est juste dommage d’avoir eu à attendre autant pour démarrer, pour moi en tout cas un roman même « littéraire » se doit d’être au service de la distraction du lecteur autant qu’un autre.

Du coup, mon verdict ? J’ai quand même été bluffée par les propos de notre concierge, même si moi aurais parfois préféré qu’elle causât plus simplement. Mais c’est ce que j’attends de la littérature en tout cas. Et si ça peut être porté par une histoire gouleyante… Et bien, du coup, c’est la partie intense qui m’a marquée et qui me reste, c’est d’ailleurs pour ça que la fille se retrouve à taper une critique avec les dernières pages encore dans la tête au lieu de réviser ses maths en se droguant à l’Efferalgan. Après, si vous ne jurez que par les courses poursuites et les rebondissements endiablés, je vous dirai que ce n’est simplement pas un roman d’un genre fait pour vous. En ce qui me concerne, le hérisson m’a vaincue. Et non je ne vous dirai pas le rapport avec les camélias, vous avez qu’à lire le livre vous-mêmes.


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Commentaires
N
Bonjour, j'ai un exposé la semaine prochaine sur ce livre et j'ai essayé de comprendre le rapport avec les camélias mais je ne comprend jamais. Ce mot revient sans cesse et je ne comprend jamais elle le met à toute les sauce un peu comme les schtroumpf quand ils disent c'est schtroumpfement bon pour dire c'est tellement bon. Je ne comprend absolument pas et j'ai fait plein de recherche mais rien de concluant. Donc pouvez-vous me dire ce que cela signifie svp ?
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