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Notes Lunatiques
21 octobre 2009

Trente-huitième jour : Battle Royale revival

Et si on passait aux matières amusantes ? Voici un aperçu de ce que peut donner le quotidien d'un étudiant es savant fou. Inutile de préciser que toute ressemblance avec des faits réels seraient totalement fortuite. Ou alors vraiment exagérée. J'y tiens.

 Un coup judicieusement placé, un direct dans l’estomac déjà haletant, fait définitivement ployer la combattante. Fille n°11 s’en va mordre la poussière au sens le plus terre à terre du terme. Etrangement, elle lui trouve un goût salé. Le duel avait pourtant commencé en sa faveur. Malgré ses actions maladroites et son inexpérience du combat, elle se sentait bien dans ses bottes en cuir, énergique et alerte, stratège et pleine d’intuition. Elle en aurait oublié que le module Battle était avant tout un jeu dangereux.

 

 Lancé après le massacre de 1996 pour canaliser les instincts destructeurs d’une bande de futurs savants fous, il a déjà fait bien des morts et demande aux élèves un investissement personnel quasi-permanent. Mais elle n’a accepté de voir que le côté romanesque de la chose, et savait qu’elle en paierait un jour le prix. Face à son adversaire, en l’occurrence Garçon n°9, elle a commencé par un espiègle échange de feintes, presque cordial, sur lesquels ils ont presque finis par se mettre au diapason. Salles de cours et amphis ont résonné de ces anicroches amicales, à l’unisson avec tant d’autres duos dans la promo grouillante de vie. Il faut dire qu’il n’est pas rare, dans cette communauté comprenant sûrement quelques futurs spécialistes du complot pour la domination du monde, de voir circuler au milieu d’un amphi une série de shurikens fourbes, comme autant de petits mots rompant la morosité d’un cours magistral. Fille n°10, qui s’est souvent vu reprocher son manque d’initiative et d’agressivité, a enchaîné les attaques avec ce qui lui semblait être une bonne dose d’habilité. Et puis, sans prévenir, est arrivée la première trempe, un crochet du gauche qui a réveillé de vieilles blessures derrière ses côtes. Aussi brusquement qu’il avait commencé, son adversaire a cessé de la frapper, et s’est tourné vers un autre combattant pour un nouveau duel. Malgré la douleur, Fille n°10 en est restée sans voix. Abandonner leur combat sans raison, sans même la contrepartie d’une alliance, était la pire humiliation qu’il pouvait lui faire. Elle a tenté une approche plus fine. Elle s’est glissée discrètement derrière lui, dague à la main, pour une attaque furtive, au milieu d’un cours sur la fabrication de robots géants qui semblait le rendre particulièrement léthargique. N’a-t-elle pas esquissé un geste de son bras armé que son adversaire le lui tord violemment, en une clé de bras ajustée qui envoie la dague rouler sous les sièges de l’amphi. S’ensuit le résultat que l’on connait.

 

 Fille n°11 se roule en boule et laisse les coups pleuvoir, gémissant de rage. Pourquoi est-elle toujours si faible ? Dès qu’elle pense avoir progressé, aussitôt elle se découvre à mille lieux de ses comparses, malgré leurs niveaux d’expérience à peu près égaux. Elle ferme les yeux et serre les dents. Mais les coups ne viennent pas. Elle est poussée sur le flanc et s’étale de tout son long. Au-dessus d’elle, garçon n°9 lui tend un bras et la tracte lestement. Sans paraître voir l’ahurissement de son visage tuméfié, il lui sourit avec toute l’innocence du monde. « Bon, bah, à demain ! » Lance-t-il, et il part de l’amphi d’un pas léger.

Les lois du Battle sont décidément impénétrables.

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