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Notes Lunatiques
10 octobre 2009

Vingt-huitième jour : la théorie de la régression du vendredi soir

      Les fins de semaine sont toujours difficiles. Et pour peu qu’on se retrouve à 24 dans une salle surchauffée, avec la soirée miurge à venir dans la tête et un TD sur le cycle de formation de la pierre philosophale incomplète sous les yeux, le cours du vendredi après-midi se met à ressembler très fort à un « Sauvés par le gong » version étudiante. Avec plus de blagues salaces, et pas de coupe de cheveux tectoniques à la mode 80’s. Au milieu de la léthargie ambiante et des pourcentages d’entropie de saturation dansant au tableau, Binôme et moi (und nicht ich und Binôme…) n’avons pas tardé à nous foutre sur la gueule à grand renfort d’attaque à la pointe de compas et de vol d’effaceur, tandis que nos voisins de gauche jouaient à shifumi en chantant à tue-tête « J’veux être Miss France ! ». Et le reste de la classe ne valait pas beaucoup mieux.

      Au terme de quatre heures de torture thermodynamique, nous sommes lâchés dans la nature, abandonnés à nos pulsions les plus folles. Hum. Oui bon, on est juste allé en petit groupe boire un coup à la K-fet. Parmi les tables de billards poussiéreuses et les canapés défoncés, nous avons réquisitionné table, chaises, et pintes de bière diluée à l’eau du robinet. Nous nous sommes installés dehors dans la pénombre, et la conversation a rapidement dérivé sur un domaine digne d’un vendredi soir : la philosophie surréaliste de mec bourré. J’ai vu au cours de cette soirée un bus osciller au rythme des sauts de ses occupants, jusqu’à entrer en résonance et décoller vers les étoiles, où l’attendait Luce in the sky with diamonds. J’ai vu des cônes sur un tableau, dans un amphi de géométrie, sourire de toutes leurs dents pour montrer leur capacité d’adaptation en école d’ingénieurs. J’ai vu voler dans la nuit étoilée une ceinture en cuir, fouettant l’air comme une comète, et d’innombrables verres à bière s’empiler comme des legos. Tout cela dans le murmure ininterrompu des noms d’oiseau fusant à travers la table d’un convive à l’autre, transformant l’espace d’une soirée le campus de l’école en volière tropicale. En un mot comme en mille, ça fait du bien par où ça passe.

 

     Nous vous garantissons qu’aucun oiseau tropical, ni ceinture, ni guitare électrique n’a été maltraité pendant cette soirée. Je finis sur une citation résumant à elle seule tout le concept du vendredi soir :

 

barney_stinson_L_1

 

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